LES ARBRES ET L'HISTOIRE " Ce hêtre pourpre a été classé en 2016 « Arbre remarquable de France ». Il a été planté il y a près de 120 ans vers 1901. A l’époque de sa plantation, c’était un jeune plan de quelques années. Il a donc environ 130 ans. Il a été planté dans le nouveau parc aménagé à partir de 1901 par Dominique BERNARD. Dominique BERNARD, un des trois patrons de la sucrerie santoise située à côté de l’actuel hôtel de ville, acheta en novembre 1897, la villa CAMBRON et son terrain de 2145m². Il acheta également en février et avril 1901 les terrains situés à l’arrière pour porter la propriété à 12 258m². Il fit dessiner et aménager un parc arboré avec sentiers de promenade, terrain de tennis, potager, orangerie et dans le fond du terrain un bois, le tout bordé au nord par le canal de Monsieur BERNARD qui alimentait la sucrerie en eau pour le lavage des betteraves. Le jeune hêtre pourpre fut ainsi planté dans l’extension acquise en 1901, près de l’orangerie nouvellement construite. " La villa CAMBRON avait été construite en 1849 dans le pur style du XIXe siècle, avec sa porte centrale donnant un ordonnancement symétrique à la façade. Louis CAMBRON, contremaître-directeur de la sucrerie dans les années 1841-1844, devint ensuite marchand de charbon. Il fut conseiller municipal de 1846 à 1852. Royaliste, il refusa de prêter serment en 1852 au prince-président Louis-Napoléon BONAPARTE suite à son coup d’état de décembre 1851. Dominique BERNARD agrandit la villa sur l’arrière et surtout sur le côté gauche par une extension en forme de tour lui donnant son aspect actuel et son nom de château. La porte en façade fut déplacée sur la gauche et dotée d’un portique. Après 1919, le château fut habité par son cousin Albert BERNARD qui fit reconstruire la sucrerie. Il y habita avec les 14 plus jeunes de ses 19 enfants. En 1957, Dominique BERNARD, âgé de 89 ans, vendit le château à Eugène PEZELLIER qui le dénomma La Belle de Mai, en référence à un quartier de Marseille où il s’était rendu dans sa jeunesse. Eugène PEZELLIER agrandit en 1960 l’orangerie située dans le parc pour y créer une salle de bal. La salle fut détruite par un incendie, en septembre 1961. Eugène PEZELLIER aménagea alors le rez-de-chaussée du château en salle de bal avec une estrade pour les orchestres au niveau de l’ancien jardin d’hiver. Il emménagea avec sa famille au 1er étage. Un night-club fut également ouvert en 1969 dans la cave : l’Hélicon devenu le Stanbull vers 1971. Pour la création du port de Santes, la moitié du parc fut expropriée en 1968. Une nouvelle expropriation visa tout le parc, plaçant la limite juste au pied de la terrasse à l’arrière du château. Le hêtre était voué à disparaître. Il fut sauvé par Eugène PEZELLIER qui multiplia les recours. Le préfet notifia que la limite était reculée à 40 mètres suite aux conclusions du Commissaire Enquêteur. Eugène PEZELLIER s’adressa également au président de la République, Georges POMPIDOU, en arguant de la disparition du hêtre présenté à l’époque comme centenaire. La réponse positive de l’Elysée amena le préfet à revoir le 21 juillet 1972 la limite qui fut reculée à 70 mètres pour sauver le hêtre. Il se retrouva presque en limite de propriété, derrière laquelle une voie ferrée desservant le port passa sur le terrain de tennis. En 1982, la commune a acheté le château pour en faire une salle de réception et des salles pour les associations. Il a été rénové en 1990 par un sablage des façades, puis en 2014 par une rénovation intérieure. Il a servi de mairie provisoire de 1997 à 1998 durant les travaux de rénovation et d’extension à l’hôtel de ville. Il porte depuis 2018 le nom d’Espace Simone Veil suite au décès de celle-ci en juin 2017. Le hêtre pourpre du château est un des trois hêtres pourpres centenaires de Santes. Les deux autres sont dans des propriétés privées au Marais. " Ce chêne d’Amérique, situé entre le jardin d’enfants et l’hôtel de ville, a environ 55/60 ans. Il a été planté il y a 45 ans le 23 novembre 1975. Sur cette photographie, Léon CHARLES, conférencier des Jardins de Valenciennes, prépare le trou de plantation en présence du conseil municipal et du maire Robert DUJARDIN qui tient le jeune chêne mesurant déjà près de 3 mètres et semblant âgé de 10-15 ans. Ce chêne fut planté sur proposition de l’adjoint Alexandre BOURREZ, pour perpétuer le souvenir de l’installation de l’hôtel de ville dans l’ancien château BERNARD. C’est en effet le 20 mars 1975, que la municipalité acquit le château pour y transférer début mai les services municipaux qui se trouvaient dans l’ancienne mairie construite en 1930 au 11 rue Foch à côté de la Poste. Ainsi en mai, le château BERNARD devenait la 10e mairie de Santes. L’inauguration officielle eut lieu le samedi 26 juillet 1975 en même temps que la fête du centre aéré qui se déroula dans le parc. Le château avait été construit en 1934 par Alexandre BERNARD patron de la sucrerie voisine et fils d’Albert BERNARD qui fit reconstruite la sucrerie après la Première Guerre mondiale. Ce château fut construit sur une partie des fondations du vieux château de Santes, édifié au milieu du XVIIIe siècle par le seigneur de Santes et détruit durant la Grande Guerre. Ce chêne a ainsi le même âge que la présence de l’hôtel de ville en ce lieu. Dans son discours, le maire plaça son espoir dans « ce chêne qui survivra pour perpétuer longtemps le souvenir d’une municipalité agissante, soucieuse de beauté des sites et du bonheur de ses concitoyens ». Il proposa également d’y placer une plaque avec son nom « Le chêne du 23 novembre ». " Ce Ginkgo biloba se trouve devant le Centre Arts et Loisirs en bordure de la rue Koenig. Son histoire est liée à celle du bâtiment qui était autrefois l’Orphelinat Wallaert. Sur la photo de l’orphelinat en 1925, le Ginkgo est déjà d’une belle taille. Il doit être âgé aujourd’hui de près de 120 ans, ayant été planté peu après 1894, année de fondation de l’orphelinat. Certains arbres de l’orphelinat auraient été plantés en souvenir de missions prêchées à l’église du Marais, construite comme chapelle de l’orphelinat en 1900 et devenue une église paroissiale en 1907. L’orphelinat fut construit par Maurice WALLAERT, un des patrons de la société Wallaert Frères dont une blanchisserie-teinturerie-filterie se trouvait à l’extrémité de la rue (au niveau de l’entrée du port de Santes). L’orphelinat, confié à des Sœurs de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, accueillait des orphelines âgées de 13 à 21 ans. En 1901, 57 orphelines étaient présentes, travaillant la journée à la filterie Wallaert et s’initiant ensuite sous l’enseignement des Sœurs au ménage, à l’entretien de leurs vêtements et à la confection de leur trousseau. Durant l’entre-deux-guerres, le nombre d’orphelines oscilla de 26 à 13. En 1945, Wallaert Frères envisagea de transformer l’orphelinat en maison de retraite pour les vieux ouvriers. Mais le projet retenu fut celui d’une pension pour des jeunes ouvrières, qui dormaient la semaine à l’orphelinat et repartaient le weekend chez elles dans le bassin minier dont une bonne partie était originaire. L’orphelinat fut acheté par la municipalité en 1972, trois ans avant la fermeture de l’usine. Le mur de clôture en brique fut détruit et peu à peu les arbres plantés dans le jardin des Sœurs en bordure du mur furent tronçonnés. Seul le Ginkgo biloba est encore debout. Cet arbre emblématique, qui daterait de l’époque antérieure à celle des dinosaures et qui, à Hiroshima, a survécu au bombardement, devrait pendant de longues années encore se parer de ses couleurs dorées à l’automne. Il est ainsi surnommé l’arbre aux mille écus, mais aussi l’arbre aux 40 écus pour le prix d’achat déboursé par un botaniste français au 18e siècle. |