BICENTENAIRE
DE LA FIN DE L’OCCUPATION DE
SANTES
1818 – 2018




En cette année du centenaire de la fin de la 1ère guerre mondiale, les Amis du Patrimoine Santois préparent pour les 17 et 18 novembre une exposition sur Santes pendant la 1ère guerre mondiale.
En octobre 1918, Santes était libérée après quatre années d’occupation. Le 15 octobre 1918, les Britanniques dressaient un état des lieux de Santes après le repli des troupes allemandes.
Le 18 octobre 1818, Santes connaissait également la fin d’une occupation, avec la différence que cette occupation faisait suite aux guerres de Napoléon alors que de 1914 à 1918, l’occupation se déroula pendant la guerre.


Le 18 juin 1815 à Waterloo, ville située à une dizaine de kilomètres de Bruxelles, Napoléon Ier était battu par le duc de WELLINGTON à la tête d'une Europe coalisée : Angleterre, Prusse, Autriche, Russie... Le bref retour de l'empereur, les Cent-Jours, prenait fin et Louis XVIII qui s'était réfugié à Gand regagna Paris avec l’aide des armées dites alliées, qui après Waterloo poursuivirent leur marche vers la France qu’elles occupèrent. Les troupes étaient logées chez l’habitant et l’organisation de ces logements incombait au préfet et surtout au maire.





La revue de Seclin. Septembre 1816.


Les troupes alliées n'occupèrent durablement Santes qu’à partir d'octobre 1816. Cependant dans les derniers jours de septembre 1816, des troupes cantonnèrent quelques temps à Santes.
Par une lettre du 25 septembre 1816, le préfet du Nord avertit le maire de Santes, Pierre DELEVALLÉ, que le général de GABLEUS avait ajouté la commune de Santes, à celles préalablement indiquées, pour recevoir les troupes du corps qu’il commandait, pendant le temps que durerait la revue générale qui devait avoir lieu dans la plaine de Seclin.

La 3ème et la 4ème Compagnie de Chasseurs Saxons cantonnèrent ainsi à Santes les derniers jours de septembre 1816. Ils quittèrent Santes pour Armentières le matin du 2 octobre 1816. Avant de partir le capitaine de SAHR adressa une lettre au maire de Santes le priant de lui envoyer un certificat de la bonne conduite des troupes, écrivant : "vous n’avez qu’à dire qu’'aucun excès a été fait par la 3e et 4e Compagnie...", et le pria également de lui fournir pour le transport des effets militaires deux voitures à deux chevaux chacune pour le 2 octobre à six heures du matin, l’une en face du Grand Château de Madame de FONTAINE et la seconde à l’autre château.
Le Grand Château, reconstruit vers 1760 par Jean-Baptiste Guillaume van ZELLER de  RODERS seigneur de Santes, devint en 1785 la propriété de Gilles-Xavier-Casimir de FONTAINE, qui avait acheté la seigneurie de Santes. Le château était construit au milieu d'un vaste parc au centre de l’ancien fief de Maugré. Bombardé durant la guerre de 1914-1918, il fut rasé en 1932 pour construire le château BERNARD devenu en 1975 l’hôtel de ville.

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" Le Grand Château (lithographie de 1855)

L’autre château, dont il est question, est le château de la Blancarderie situé près de la place, face à l’église St-Pierre (détruit en 1914-1918, s’élève aujourd'hui à son emplacement l’école Notre Dame).

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" Le château de la Bancarderie (lithographie de 1855)

Le château de la Rache ne semble pas avoir hébergé de troupes car par deux lettres des 24 février et 17 septembre 1816, le maire d’Haubourdin, Monsieur d’HESPEL était intervenu auprès du maire de Santes afin qu’Etienne LEJOSNE, juge d’instruction au tribunal de Lille et propriétaire du château de la Rache, soit dispensé du logement des troupes. Le préfet autorisa cette dispense en plaçant Etienne LEJOSNE dans la catégorie des « receveurs des deniers publics et maires ». Etienne LEJOSNE avait en effet été maire de Santes de 1803 à 1811. Ainsi, pendant toute la durée de l'occupation de 1816 à 1818, le château de la Rache n'eut à loger un seul soldat ou plutôt un officier, car les officiers avaient le privilège de loger dans les châteaux ou les grandes maisons bourgeoises.

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" Le château de la Rache (lithographie de 1855)





Le début de l'occupation. Octobre 1816


L’occupation commença à Santes le dimanche 27 octobre 1816 avec l’arrivée des Hussards Saxons du Régiment du Prince Jean, dont un détachement resta dans le village jusqu’en octobre 1818. Une autre partie du détachement logeait à Wavrin.
La municipalité organisa la répartition des logements. Le 22 septembre 1816, une réunion
s’était tenue à la mairie, regroupant les cultivateurs qui avaient protesté auprès du maire, ne voulant pas sous prétexte de disposer d'écuries et de bâtiments, être les seuls à loger soldats et chevaux, alors que d'autres foyers du village qui ne possédaient pas d’écuries mais qui avaient les moyens financiers de supporter ces logements soient exemptés. Le maire nomma trois commissaires, Jean-Baptiste LAMBLIN, François DESCHIN et Jean-Baptiste AHAGE pour constater le nombre d’écuries et de chevaux qui pourraient y être placés et pour établir la taxe à laquelle serait assujetti un habitant qui n'avait pas de local pour loger  un soldat ou un cheval mais qui jouissait d’une certaine aisance.

Le détachement de Hussards Saxons logés à Santes était composé de cinquante-quatre personnes dont quarante-neuf militaires et seulement dix chevaux répartis dans quarante-neuf foyers. L'officier avec son domestique logeait chez Pierre-François LEFEBVRE-DELATTRE chevalier d’Hailly (1759 Lille- 1844 Haubourdin) au château de la Blancarderie. Les deux brigadiers accompagnés de leur femme et de leur enfant respectifs logeaient chez AHAGE et BUISINE. Une feuille non datée donne également la présence de quarante-sept hommes et quarante-sept chevaux répartis dans quarante-six foyers ; les deux officiers et leurs domestiques logeant chez Madame de FONTAINE au Grand Château et chez Pierre-François LEFEBVRE-DELATTRE d’Hailly à la Blancarderie.
Cette répartition dans les logements n'était pas immuable. De nombreuses mutations intervinrent entre différents foyers santois : un soldat avec ou sans son cheval, ou le cheval seul passant ainsi d’une maison à une autre, puis y revenait quelques semaines plus tard. On note ainsi diverses mutations en 1817 : le 1er janvier, 1er avril, 18 avril, 11 mai, 20 juillet, 22 août, 26 septembre...





Les terrains de manœuvres et les réquisitions


Les armées avaient besoin d’un terrain pour leurs manœuvres. Le 1er mai 1817, le maire de Santes mit à la disposition de la Cavalerie Saxonne une terre de 88 ares et 66 centiares et une prairie de 70 ares et 88 centiares attenant et dépendant de la ferme occupée par Julie Rufine BUISINE veuve de Pierre François BUISINE dit Monbal. Cette ferme, dénommée autrefois la cense des Hornes, devint plus tard la ferme COUSTENOBLE et fut rasée pour ouvrir en 1980 l’avenue du Ramponneau. Ces terres pour les manœuvres  se situaient le long de la rue principale entre cette ferme et l’ancienne école publique des filles (n°98 rue Foch). Julie Rufine BUISINE abandonna pour 234 francs de dédommagement ces deux terres jusqu’en octobre. La municipalité prit à ses frais la construction d’un pont pour faciliter l’accès de la cavalerie.

Les  chevaux des Hussards nécessitaient soins et ferrages. Les Saxons utilisèrent la forge de Pierre BLANQUART, maréchal-ferrant rue des Moulins (rue Clémenceau, côté droit entre
l’église St-Pierre et la rue du Pays Perdu). Ils utilisèrent ses outils et son charbon sans indemnité pour le "pansement et le ferrement" des chevaux, alors qu’ils avaient une forge et leur maréchal à Wavrin. L’occupation de sa forge dura d’octobre 1816 à octobre 1818.

Les frais des Alliés étaient supportés par l’Etat qui à travers les mairies remboursait les ayants droit. A Santes, le garde champêtre François CRÉPIN versait les sommes dues et recevait les quittances. A travers ces quittances, on relève que les Santois fournirent en quantité de l’avoine, de la paille et des gerbes pour l’hivernage. Les Saxons profitèrent de la situation pour avoir leur confort : ainsi un maçon de Santes Antoine DEGRAVE installa trois poêles en novembre et décembre 1816 pour les Saxons logés au château de la Blancarderie et chez AHAGE et BUISINE. D’autres poêles furent livrés dans d’autres logements, ainsi que du charbon.

On note aussi des travaux de réparation "au pont des alliés", probablement celui permettant
l’accès au terrain de manœuvres, et une livraison de barres et de clous pour la prison de la commune. Même la bière et les repas consommés en juin 1817 par les sous-officiers russes à
l'estaminet d’Antoine FAUVART furent payés par la mairie. Cet estaminet, situé à gauche du clocher dans l’ancienne maison vicariale au n° 2 rue Clémenceau, servait également de mairie.





Le passage de 5 colonnes russes. Juin 1817


Le 7 juin 1817, le préfet annonça au maire de Santes le passage durant cinq jours de cinq colonnes russes retournant dans leur pays. Le 11 juin, il précisa que la première colonne de troupes russes, qui se portait sur Dunkerque, arriverait le 25 juin et que les quatre autres colonnes suivraient les jours suivants et que de ce fait le général DEGABTURTZ (?) donnerait des ordres pour que les Hussards Saxons quittent Santes quelques jours avant le passage des Russes pour se porter sur le canton de Seclin. Les Saxons remplacèrent ainsi les Russes qui, selon TIERCE, venaient justement de Seclin.
Le 20 juin 1817 par une lettre envoyée de Wavrin, le lieutenant de TRUTYCHLER (?) avertit les maires de Santes et de Wavrin que la 1ère Compagnie de Hussards Saxons qu’il commandait, partirait pour dix jours le temps que les Russes passent leur cantonnement à Wavrin et à Santes. Il demanda aux maires de laisser libre les places de manège et des autres exercices pour s’en servir en rentrant.

La première colonne russe arriva bien à Santes le 25 juin, composée de 200 hommes de la 1ère  Compagnie du Régiment d’Abschcrouch (?).
La 2ème colonne arriva le 26 juin, composée de 200 hommes de la 3ème Compagnie de Grenadiers du même régiment.
La 3ème colonne arriva le 27 juin avec 120 hommes et 180 chevaux d’une compagnie
d’artillerie attachée au 38ème Bataillon de Chasseurs.
La 4ème colonne, composée de la 13ème Compagnie de Carabiniers du 38ème Bataillon de Chasseurs, comptait 200 hommes arrivés le 28 juin.
La 5ème colonne, composée d’éclopés : 150 hommes, arriva le 29.
Ce fut ainsi 870 Russes et 180 chevaux qui furent logés pendant ces quelques jours dans les différents foyers santois, ce qui représentait un peu plus de la moitié des habitants, Santes comptant en 1820 : 1447 habitants.

Pour la 5ème colonne composée "’d’éclopés en grande partie béquillards", le préfet, par sa lettre du 20 juin, adressa au maire de Santes le soin de réquisitionner des voitures nécessaires pour transporter ces éclopés et ce proportionnellement au nombre d’hommes infirmes logés à Santes, afin de suppléer l’Entreprise Générale des Transports qui n’avait pas assez de moyens. Le maire d’Haubourdin était chargé par le préfet de se concerter avec le commissaire français des guerres et le commandant de la 5ème colonne pour connaître le nombre de voitures à fournir. Les Santois chargés de ce transport devaient faire viser leur titre de réquisition par le maire du lieu d’arrivée et le remettre ensuite au maire de Santes pour dédommagement. Après le départ des Russes, les Hussards Saxons reprirent leur cantonnement ordinaire à Santes.





La revue de septembre 1817


La composition de l’état-major du 1er Bataillon d'Infanterie Légère fut envoyée à la mairie de Santes le 21 septembre 1817 par l'adjudant-major de HEINZ depuis Armentières. Selon les inscriptions qui y sont portées, cet état-major était présent pour une "revue du Général en Chef WELLINGTON", chef des armées d’occupation, et semble être arrivé à Santes le jour même 21 septembre et reparti le 25. Il était composé de trente et un militaires avec dix domestiques et dix-huit chevaux.





Divers incidents. Mars et juin 1818


L’occupation entraina quelques heurts entre les troupes et les Santois.
Ainsi une lettre envoyée au maire de Santes le 04 mars 1818 par Pierre-François LEFEBVRE-DELATTRE d’Hailly, habitant le château de la Blancarderie, nous apprend qu’un dénommé ROUSSEL était prisonnier dans une pièce, semble-t-il du château, dont il réussit à s’évader. L’officier, qui logeait à la Blancarderie, aurait soupçonné Pierre DELEVALLÉ maire de Santes d’avoir provoqué l’évasion, ce qui lui valut un châtiment dû à ses propos déplacés envers le maire.
L’évadé fut cependant repris et il avoua avoir ouvert la porte grâce à l’usage d’un clou. Or différentes accusations, entendues par Pierre-François LEFEBVRE-DELATTRE d’Hailly, compromirent un couple qui avec le garde champêtre avaient déposés contre la cuisinière du château. Cette dernière affirmait ne pas avoir touché à la clé qui était sur la table de l’appartement de l’officier et que tout cela était méchanceté et calomnie, protestant de son innocence.

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Le château de la Blancarderie (lithographie de 1855)

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Pierre-François LEFEBVRE-DELATTRE, chevalier d’Hailly (1759 Lille - 1844 Haubourdin)
(http://www.bertrand-malvaux.com/fr/p/22667/huile-sur-toile-de-pierre-francois-lefevre-de-lattre-d-hailly-seigneur-de-ligny-officier-des-gardes-wallonnes-du-roi-commandeur-de-l-ordre-de-malte-louix-xvi.html)

Dans la nuit du 23 juin 1818, vers trois heures, par une fenêtre du château de la Blancarderie dont les volets étaient ouverts, un voleur s’introduisit dans une chambre située au rez-de-chaussée. Dans cette chambre y dormait l’officier saxon de BENHAUSEN commandant le cantonnement de Santes. Le voleur s’approcha de la table où se trouvaient deux pistolets et une bourse contenant dix pièces d’or valant 420 francs. L’officier, réveillé par les mouvements du voleur, ne jugea pas opportun de bouger, observant le voleur qui, au bout de son lit, était armé d’un pistolet et furetait dans une armoire, vidant l’or dans ses poches mais gardant continuellement un œil sur le lit.
Quand le voleur gagna la porte de la chambre et entra dans un vestibule, l’officier s’élança de son lit, s’empara de son sabre et le rattrapant sur les marches de l’escalier, lui lança "un coup de pointe" qui l’atteint légèrement. Le voleur se retourna et déchargea le pistolet qu’il avait en main. La balle traversa le bras gauche de l’officier et se ficha dans le plafond. Le voleur regagna la fenêtre par laquelle il s’était introduit et s’enfuit avec la bourse. La blessure de l’officier ne sembla pas dangereuse pour menacer sa vie. Les présomptions se portèrent sur un marchand venu la veille. Un individu fut arrêté et confronté à l’officier qui ne le reconnut pas. La description donnée par l’officier saxon était la suivante : taille de cinq pieds et trois pouces (environ 1 mètre 72), environ trente ans, cheveux et sourcils noirs, visage marqué par la petite vérole, veste brun ou bleu foncé, gilet de laine blanc et pantalon rayé bleu et blanc.





Les revues et la fête au Grand Château de Santes. Septembre 1818


Le 4 septembre 1818 au matin, les Hussards Saxons quittèrent à nouveau leur cantonnement et leur logement ordinaire de Santes pour se rendre cette fois à Cassel. Ce départ pendant environ trois semaines et la mise en place de "logements extraordinaires" pour d’autres troupes étaient dus aux revues des troupes d’occupation qui devaient avoir lieu en septembre, suivies d’une grande fête en l’honneur du duc de WELLINGTON au Grand Château de Santes. Le village connut durant tout le mois de septembre un ballet continuel de troupes et une effervescence sans pareil.

Les Hussards Saxons partis, arrivèrent dès le 5 septembre au matin les troupes saxonnes
d’Infanterie : soit 117 hommes et 34 chevaux répartis dans 83 habitations santoises.
Le colonel, l’adjudant et le lieutenant logeaient avec un domestique et trois chevaux au Grand Château de Madame de FONTAINE ; cinq domestiques et trois chevaux logeant dans des fermes à proximité.
Un major, un domestique et trois chevaux logeaient au château de la Blancarderie, et deux autres domestiques dans une autre habitation. On comptait entre autre dans différents foyers : un secrétaire, un armurier, un sergent de l’état-major, un capitaine et un soldat de
l’état-major, dix musiciens logés par deux, trois soldats du train avec six chevaux, un officier de santé, un chirurgien en chef avec son domestique, son soldat et deux chevaux, un caporal et seize chevaux de la garde d’ordonnance, le capitaine du détachement avec son domestique, un domestique et un cheval, un lieutenant avec son domestique, un sous-officier avec son soldat et soixante-quinze autres soldats.
Les Santois logeaient au minimum un militaire ou un cheval. La majorité logeait deux soldats. Quelques uns logeaient un militaire et deux chevaux ou deux militaires et un cheval. Seuls le Grand Château et la Blancarderie logeaient d’avantage de personnes.

Le logement dura deux jours. Le 7 septembre au matin, l’Infanterie saxonne partit pour Marchiennes où le duc de KENT passa une revue spéciale. Les Santois eurent ainsi cinq jours de répit, elle revint le 12 septembre pour quitter à nouveau Santes le jeudi 17 septembre.

Le même jour arrivèrent « les hommes d’artillerie et d’équipages de sa Grâce le Duc de Wellington » pour la fête donnée au Grand Château. 54 à 114 hommes et 33 chevaux furent répartis dans plus de cent maisons. Le « commandant de Place », un domestique et deux chevaux logèrent chez Madame de FONTAINE.
La grande revue des troupes alliées se déroula sous le commandement du duc de WELLINGTON dans la plaine d' Haubourdin contiguë à celle de Loos, d’Emmerin et de Wattignies, selon TIERCE. (Henri LABBE la situait dans la plaine d’Ennetières-en-Weppes avec une confusion de date : 1815). Quoiqu’il en soit, après cette revue, le dimanche 20 septembre 1818, le général en chef saxon fit donner au Grand Château de Madame de FONTAINE une fête en l’honneur du duc de WELLINGTON et de plusieurs  généraux et princes présents pour les revues.
Pour l’arrivée de WELLINGTON et des autres personnalités, toutes les routes menant
d’Haubourdin vers le Grand Château et vers celui de la Rache furent illuminées. La fête se termina par un feu d’artifice tiré dans le parc du Grand Château. Selon Henry LABBE, la famille LEJOSNE  fit également donner ce jour là une fête dans leur château de la Rache. Pour elle, la fête était d' autant plus facile à organiser qu'elle n’avait subit aucun logement de troupes.

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Le duc de WELLINGTON
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Wellesley)






La fin de l’occupation. Octobre 1818


Au départ des troupes de WELLINGTON, les Hussards saxons rentrèrent le mardi 22 septembre à Santes dans leur logement ordinaire.
Ils ne fêtèrent pas leur deuxième anniversaire de cantonnement à Santes. Arrivés le dimanche 27 octobre 1816, le détachement de Hussards Royaux Saxons du Régiment du Prince Jean quitta définitivement Santes le 18 octobre 1818.
Les grandes revues marquèrent la fin de l’occupation, Louis XVIII ayant obtenu le 09 octobre à Aix-la-Chapelle l'évacuation des troupes alliées pour le 30 novembre 1818.


Santes retrouva un peu de son calme après deux années d’occupation. Alors les comptes commencèrent. Chaque foyer qui avait logé un officier, un soldat ou un cheval fut dédommagé en fonction du grade et du nombre de jours passés. Par exemple pour le premier trimestre 1817, Pierre-François LEFEBVRE-DELATTRE d’Hailly reçut par journée trente centimes pour un officier, quinze centimes pour un domestique (même prix que pour un soldat) et trois centimes par cheval (quatre chevaux) soit 51,30 francs. Pour l’occupation d’octobre 1816 à octobre 1818 ce fut 4488,42 francs que la commune de Santes versa en dédommagement pour le simple logement des militaires et des chevaux. Les terres réquisitionnées pour les manœuvres et la forge utilisée par les Hussards reçurent également une indemnité, venant s’ajouter à l’argent versé pour les livraisons de l’avoine, la paille, les poêles, le charbon...

Si l’occupation de 1815-1818 resta en France célèbre dans l’imagerie populaire par le campement des Anglais au Bois de Boulogne et des Prussiens au jardin du Luxembourg ; à Santes les villageois gardèrent de cette occupation le souvenir de la venue du Duc de WELLINGTON, de la grande fête et du feu d' artifice, comme ce vieux santois de la Rache, Jean-François LEFEBVRE dit Queniche, né en 1809, et qui peu de temps avant sa mort survenue en 1897 s' en remémorait encore  et les racontait avec quelques déformations à son voisin Henry LABBE. 


Sources :

- Archives Municipales de Santes :
9H15. Troupes alliées d’occupation. Quittance, forge, terrains pour les manœuvres, emprunt de cent millions
9H18. Logements des Hussards Saxons 1816. Logements militaires pendant l’occupation alliés 1816-1818. Passage de 5 colonnes russes. Etat des indemnités de logement
2D1. Agenda du conseil municipal. Année 1818
1G1.  Matrice du cadastre de 1814
1F2. Recensement de 1820

- LEJOSNE DE L' ESPIERRE Théophile. Recherches historiques sur la commune de Santes.Leleu Libraire Lille. Beghin Libraire Lille. 1855. 131 pages
- LABBE Henry. Santes aujourd'hui et Santes autrefois manuscrit de 1917. 118 pages
- TIERCE. Notices historiques sur Haubourdin et ses seigneurs. Lilles imprimerie Redoux. 1860. 371 pages